samedi 15 mai 2010

PQ 2.0 : la discussion est engagée

Depuis que le PQ a amorcé son virage web 2.0, ses rencontres, que ce soit sous forme de colloque ou autre, ont changé de visage. Bref retour sur ce qui a changé.

À l’intérieur

Dans les salles où discutent, débattent et votent les délégués du parti, quelques changements notables sont apparus. D’abord, le parti met à la disposition de ses blogueurs invités une table avec prises de courants et un accès sans-fil à Internet. On y diffuse aussi sur écran géant un bandeau défilant qui affiche des tweets écrits par des militants sous le hashtag #colloquePQ.

Mais ça, vous le saviez probablement déjà.

À l’extérieur

Les changements les plus intéressants sont survenus à l’extérieur des murs où se tient le colloque. Je m’explique. L’utilisation accrue du web 2.0, ce qui inclut notamment mais pas exclusivement Facebook et Twitter, a permis de décloisonner les débats et de les enrichir des interventions d’internautes qui sont parfois sympathisants ou membres du PQ, parfois sans affiliation partisane, mais souvent aussi des adversaires politiques.

Pour la première catégorie d’internautes, le fait que les idées, interventions et discours tenus à l’intérieur du colloque soient relayés sur le web leur permet de suivre les débats sans être physiquement présents. Ils peuvent aussi interagir avec les délégués présents sur place et les influencer dans leurs prises de positions et leurs votes. Le tout à distance, ce qui est une avancée considérable en soi.

On pourrait dire sensiblement la même chose pour la seconde catégorie. Certaines personnes, sans affiliation partisane mais qui s’intéressent tout de même à la chose politique, participe avec nous aux débats. Ils sont toutefois moins nombreux et je les inviterai à utiliser le hashtag #colloquePQ et de nous fournir des idées, des réactions et pourquoi pas des liens vers de l’information qu’ils jugent pertinente.

En tant que parti, nous devrions réfléchir à une façon d’améliorer la participation de ces internautes dans nos colloques. Peut-être pourrait-on nommer un blogueur responsable de relayer quelques questions des internautes dans nos ateliers? Ça serait certainement une formule sur laquelle il faudrait réfléchir. Je suis convaincu que ça pourrait nous amener sur des pistes auxquelles nous n’aurions pas réfléchi. Ça aurait aussi l’avantage d’augmenter la visibilité de nos colloques…

La troisième catégorie est, hormis les blogueurs présents sur place, celle qui occupe le plus d’espace sur le hashtag #colloquePQ. Il s’agit d’adversaires acharnés du PQ, principalement regroupés autour d’une pseudo-étiquette « de droite ».

Je dis bien pseudo-étiquette, parce que ces adversaires de l’État sont majoritairement des partisans de deux états, deux bureaucraties, deux chambres d’élus, deux gouvernements, sans compter les dédoublements de ministères ; c’est-à-dire le statu quo constitutionnel dans lequel nous enferme le Canada. Avis à ces « Chicago boys » : au lieu de vouloir mettre la hache dans les services publics québécois, pourquoi ne pas couper le cordon avec le Canada et se débarrasser de tous ces dédoublements inutiles?

Y a-t-il un seul de ces pseudos droitistes qui viendra ici défendre l’existence de deux ministères de la santé ou deux ministères de l’environnement?

Au lieu de passer leur samedi à déverser leur fiel sur le PQ, je leur recommanderais poliment de mettre leurs efforts sur la reconstruction ou la construction d’un véhicule politique répondant à leurs aspirations. Mais enfin, il semble qu’une bonne partie de ces internautes préfère attaquer le PQ plutôt que de trouver des solutions aux problèmes des Québécois.

Peu importe, leur contribution est la bienvenue à mon avis. Si leurs arguments sont bons, ça nous permet de réviser les nôtres. Si leurs commentaires ne sont qu’hargneux et démagogiques, ça démontre toute la pauvreté intellectuelle dans laquelle est plongé l’idéologie fédéraliste, l’idéologie de la quintessence de la dépendance.


lundi 15 mars 2010

Retour le colloque du PQ : utilisation du web, création de richesse, éthique et SPQ-Libre

Dimanche s'est clôt le colloque du Parti Québécois, tenu à Lévis, sur le thème de la création de la richesse. On en retiendra surtout la fin de la représentation officielle du SPQ-Libre au sein des instances péquistes ainsi que les attaques de Pauline Marois contre l'intégrité de Jean Charest et le système de financement du PLQ. J'y reviendrai plus loin.

Utilisation du web

D'abord, rappelons que j'ai participé à ce colloque non pas en tant que délégué (je n'avais donc ni droit de parole ni vote) mais plutôt en tant que blogueur. Je le souligne parce que cela témoigne d'une évolution importante de l'utilisation que fait le PQ du web. Sur Twitter, le hashtag #colloquepq permettait de suivre en temps réel les débats qui étaient relayés par des blogueurs sur place. À l'extérieur, partisans et adversaires du PQ participaient aussi à la discussion. Cela démontre que le PQ prend au sérieux le web et entend l'utiliser pour promouvoir ses idées mais surtout pour échanger avec d'autres utilisateurs. En tant que geek et péquiste, je ne peux que m'en réjouir.

Virage à droite?

Le colloque portait sur la création de la richesse. D'aucuns en auront rapidement conclu que le PQ prenait un virage à droite. Pour les partisans de Québec Solidaire, le PQ a tout simplement abandonné la justice sociale pour créer de la richesse.

L'allégation du virage à droite constitue certes un raccourci sans nuance, mais il reflète une certaine réalité. Le PQ s'est effectivement éloigné d'une certaine gauche depuis l'arrivée de Pauline Marois à sa tête. D'abord, avec l'affirmation identitaire, il s'est distancié d'une certaine gauche multiculturaliste, représentée activement par Québec Solidaire et aussi par le PLQ. Ensuite, avec la modernisation de la social-démocratie et la promotion d'une politique efficace de création de richesse. Sans constituer un virage à droite, ces deux politiques représentent une tendance centriste qui est à mon avis salutaire pour le PQ, tant dans sa volonté de reprendre le pouvoir que dans celle de faire l'indépendance du Québec.

Parce que quoi que puisse en penser les gens de Québec Solidaire ou encore Jean-Pierre Fortin des TCA, le PQ est, depuis ses origines, une coalition souverainiste regroupant la gauche, le centre et la droite. Josée Legault le rappelle d'ailleurs sur son blogue.

J'ai déjà écrit que la division des indépendantiste sur l'axe gauche-droite était une erreur non seulement stratégique, mais surtout un non-sens politique : un pays démocratique ne peut se définir pour toujours de gauche ou de droite. Ce sont les électeurs qui, à chaque cycle électoral, décident de l'orientation pour les années à venir.

Dans cette optique, la déclaration de Jean-Pierre Fortin à l'effet qu'il ne voudrait pas d'un Québec indépendant de droite, laisse perplexe. Cela signifie-t-il qu'à l'instar d'Amir Khadir, ce dernier serait prêt à renoncer à l'indépendance du Québec si le Canada était suffisamment à gauche? Ou encore qu'advenant notre accession au statut de pays souverain, il serait prêt à renier sa patrie si elle envoyait au pouvoir un gouvernement de centre-droite? Venant de quelqu'un qui s'affiche comme indépendantiste, c'est un raisonnement pour le moins saugrenu.

Personnellement, je me réjouis du virage pro création de la richesse entrepris par le PQ. Il n'y a tout simplement aucune raison d'opposer enrichissement collectif et individuel : ce ne sont que deux facettes d'une même médaille. Un individu qui s'enrichit contribue à la prospérité de tous par sa consommation, ses investissements et les impôts qu'il paie. À l'inverse, une nation plus prospère contribue favorablement à la richesse des individus en leur offrant une meilleure santé, une meilleure éducation, etc.

Cette position pragmatique est attaquée autant par la droite qui n'en a que pour les individus que par la gauche qui n'en a que pour le collectif. C'est le signe que le discours péquiste est exactement là où il doit être car il dérange nos adversaires.

SPQ-Libre

C'est dans cette foulée qu'est venue la décision de l'exécutif national, conformément aux statuts et entérinée par un appui massif des délégués, de ne pas reconduire la reconnaissance officielle du SPQ-Libre au sein des instances péquistes.

D'emblée, cette décision était la bonne. Les dirigeants du SPQ-Libre ne pouvaient tout simplement pas s'attendre à ce que le parti ne réagisse pas à leurs attaques frontales. Le présence du SPQ-Libre, ou d'autres groupes politiques, aurait pu être possible et viable si leur rôle s'était limité à débattre de leurs idées à l'interne, dans les instances du parti. Mais accorder des entrevues aux médias pour délibérément attaquer le parti et la chef, c'était aller trop loin. Le fait que la résolution de l'exécutif national ait été soutenue par une majorité importante de délégués démontre bien que les militants de la base étaient tout aussi irrités que la direction du parti du comportement fort peu solidaire du SPQ-Libre. Bref, étant donné les déclarations hubristiques de Marc Laviolette, cette décision était écrite dans le ciel.

Éthique

Sur un autre sujet, je veux aussi souligner que j'ai apprécié le ton beaucoup plus mordant qu'à affiché Pauline Marois au sujet du financement du PLQ. Le gouvernement est de plus en plus isolé dans son refus d'ordonner la tenue d'une enquête publique sur la corruption qui gangrène le Québec en matière de contrats de construction et de financement de partis politiques. L'obstination bornée de Jean Charest en cette matière ne peut être motivée, en dernière analyse, que par une volonté de protéger certains intérêts. S'il n'avait rien à cacher, il n'aurait tout simplement rien à perdre à aller aux fonds des choses, comme le demande une grande majorité de Québécois. La réalité, c'est que comme l'a suggéré Pauline Marois, Jean Charest a probablement peur de mordre la main qui le nourrit.

Quoi que puisse en penser André Pratte, ce sont là des questions que se posent de nombreux Québécois.

jeudi 18 février 2010

Le PQ doit poursuivre le combat identitaire

N’en déplaise à M. Bouchard ainsi que nos adversaires fédéralistes qui se sont régalés de ses propos, une majorité importante de Québécois appuient la position actuelle du PQ sur la défense de notre identité nationale. Les militants du parti, souvent divisés sur d’autres questions, sont aussi massivement derrière la chef sur cet enjeu.

Dans la décennie ayant suivi la défaite de 1995, la dimension identitaire a été pratiquement évacuée du discours souverainiste. C’était l’époque du multiculturalisme triomphant. Peu de voix s’élevaient pour dénoncer cette idéologie qui rabaisse notre culture, ce que nous sommes, à égalité avec n’importe quelle autre sur notre territoire. Le rêve de Pierre Elliot Trudeau d’un État sans culture officielle se matérialisait presque au Québec. La mondialisation de l’économie semblait aussi donner un cadre narratif à l’abolition des frontières et à la déliquescence du nationalisme identitaire via une dilution du pouvoir des États-nations.

Mais la mondialisation n’a pas eu pour effet d’abattre les frontières et réduire la pertinence du nationalisme et des États-nations, au contraire. La libéralisation du commerce a eu un effet catalyseur sur les groupes nationaux minoritaires, leur procurant une liberté d’action accrue face à l’État central (le Canada dans le cas du Québec). C’est d’ailleurs un phénomène que le professeur Stéphane Paquin a baptisé « la revanche des petites nations ». Dans la même lignée, Jacques Parizeau démontre dans son dernier ouvrage d’une façon éloquente comment l’appartenance du Québec au grand marché de l’Amérique du Nord nous a permis d’élargir nos horizons économiques.

Ce raisonnement économique s’applique également à la question identitaire. Le profond malaise qu’éprouve une majorité de Québécois face à certaines pratiques d’accommodements déraisonnables envers des extrémistes religieux n’est pas unique au Québec, il traverse le monde occidental au grand complet. Cela se décline sous des formes différentes au gré des cultures et des régimes politiques, mais une réalité incontournable demeure : la majorité des nations désirent que leurs institutions politiques leur ressemblent, qu’elles partagent leurs valeurs.

Bien sûr, il y en a toujours qui, à l’instar de Pierre Elliot Trudeau et de ses successeurs, rêvent à la fin du nationalisme identitaire et à la désincarnation culturelle de l’État. Ceux-là vont à l’encontre de la marche de l’histoire. Ceux-là mènent un combat d’arrière-garde voué à l’échec, parce qu’au bout du compte, c’est le peuple qui décide. Le sondage publié ce matin dans Le Devoir est d’ailleurs sans équivoque : 75% des Québécois jugent que le gouvernement est trop accommodant concernant les demandes liées à des motifs religieux.

Les pères fouettards de tout acabit pourront hurler à l’intolérance autant qu’ils le voudront : le PQ de Pauline Marois est en phase avec la population québécoise sur cet enjeu. Le Québec n’est pas que la somme des individus qui y habitent. C’est une nation avec une langue, une culture, une histoire et des traditions qui lui sont propres. Ces attributs de notre identité nationale doivent être au cœur de l’action de l’État québécois ; ils constituent d’ailleurs les « raisons profondes » de faire la souveraineté telles qu’énoncées par le grand intellectuel Fernand Dumont.

Bref, le PQ s’est reconnecté sur sa base, sur sa raison-d’être. C’est une excellente nouvelle pour ceux qui, comme moi, poursuivent le combat pour l’indépendance du Québec.

jeudi 4 février 2010

L'Appel des Patriotes de Mercier




En mémoire des Patriotes pendus le 15 février 1839, l'Association du Parti Québécois de Mercier vous convie à un déjeuner-causerie avec :

Biz, membre de Loco Locass et Yves-François Blanchet, député de Drummond

Samedi, 13 février 2010
Dès 10 h

Église Saint-Jean-Baptiste, 4220 rue Drolet

Billet: 20 $ (financement de l'Association et de ses activités)

Il y a 171 ans, le combat pour l’émancipation du peuple appelé à l’époque Canadiens se concluait par la pendaison et l’exil de Patriotes.

Aujourd’hui, quelles leçons de cette période peuvent encore inspirer le mouvement souverainiste, et plus particulièrement le Parti Québécois ?

Pour informations :

Philippe Citoyen Leclerc, Association du Parti Québécois de Mercier

514-432-3277
citoyen.leclerc@gmail.com